Nice, 22h17

Le port de plaisance de Nice. Ses magasins de souvenirs, ses plages et ses casinos. Personne ne savait que l'un des casinos de Nice serait au centre d'une soirée macabre.
Le casino Ace of Heart se voulait l'un des plus ambitieux et des plus modernes de la côte méditéranéenne. Le directeur, un anglais du nom d'Edward Eames, avait investi d'énormes sommes d'argent pour son business. Les rangs d'habitués venaient y perdre leur argent au poker et à la roulette.

Une voiture noire s'arrêta à quelques rues du casino. Il y avait à l'intérieur deux agents de la Section 00 dont les yeux étaient rivés sur un écran d'ordinateur devant eux. La lettre "M" était visible en noir sur un fond blanc pendant qu'une voix légèrement déformée s'exprimait.
" Bonsoir chers agents. Votre mission est de capturer Giuseppe Strozzi, un fabricant de bombes italien que l'on soupçonne dans une affaire de terrorisme. D'après nos renseignements, il a oeuvré pour la Cosa Nostra en Sicile avant de vendre ses services à des organisations terroristes mondiales. "
Sur l'écran s'affichait maintenant la photo de l'homme en question.
" Vous le reconnaîtrez facilement à la cicatrice qui lui marque profondément la joue gauche. Il porte actuellement une chemise à fleurs bleu claire et des lunettes noires. Veuillez le faire sortir du casino. Dans la valise à côté de vous, vous trouverez de faux insignes de la Police Française fourni par nos alliés de la DGSE. Je vous demande de l'arrêter dans les règles et de ne pas attirer l'attention sur vous. "

L'écran s'éteignit en même temps que la voix donnait son dernier conseil.
" Soyez méfiants ! Il semblerait qu'on ne soit pas seuls sur la piste de monsieur Strozzi. Bonne chance ! "
Les agents allaient devoir préparer leur matériel et revêtir leur rôle de flic. Une couverture parfaite pour ce genre d'opération.


Giuseppe Strozzi jouait à la roulette dans le casino. Il avait besoin d'argent mais il surveillait néanmoins tous ceux qui tournaient autour de lui. Il avait mis des lunettes de soleil pour qu'on ne puisse pas lire la peur dans ses yeux. Il se croyait à l'abri dans ce flot humain de joueurs, de touristes et de riverains. Le Ace of Heart était un établissement impressionnant où des centaines de personnes étaient massés. Il regardait de peur autour de lui. Elle était là, il en était sûr. Cette femme ne le lâcherait donc jamais ? Allait-elle le tuer maintenant qu'elle avait ses bombes ? 500 kg de Semtex et quelques pains de C4 équipés de détonateurs. Son organisation avait de quoi attaquer plusieurs fois.
Elle était là, il en était sûr. Qu'allait-elle faire maintenant ?

Bond portait maintenant l'uniforme de policier, soigneusement offert par le MI6. Il ne manquait plus que les petits détails, tels que des lunettes de soleil Ray-Ban pour masquer ses yeux puis son fidèle Walther confortablement installé dans son holster. Il regardait maintenant Diana, qui avec toute la grâce d'une femme mettait elle aussi l'uniforme. Il ne pouvait pas s'empêcher de lancer une phrase qui lui trottait dans la tête depuis quelques minutes:

"Cet uniforme vous va à ravir. Rappelez moi de jouer avec vos menottes après la mission, ça nous changera les idées, dit-il en souriant pendant qu'il sortait de la voiture. "

Pendant qu'il attendait sa collègue, il observait le casino. Le bâtiment était gigantesque et surement pleins à craquer vu le nombre de voiture garées devant. James frottait ses mains, face au vent méditerranéen qui parcourait celles-ci. En effet, la température n'était pas spécialement élevée en cette époque de l'année. D'après M, tout allait se passer à merveille, extraire cet italien ne devait pas être difficile. Tout était fin prêt, et les deux agents 00 étaient en forme !

Diana était heureuse d'être sur le terrain. C'était dangereux, certes, mais elle aimait être là où les choses se passaient. Le seule défaut, qu'elle avait un peu de mal à comprendre était la raison pour laquelle elle devait se changer en présence de son coéquipier. Coéquipier qui n'avait d'ailleurs pas la langue dans sa poche, bien au contraire. Avant qu'elle ait pu répondre à sa remarque,il sortit de la voiture, l'air satisfait de sa petite phrase.

L'agent leva les yeux aux ciel. Mais pourquoi lui avait-on collé ce type ? Il avait beau être sexy, il restait tout de même très con. Enfin il devait bien avoir quelques qualités s'il avait été engagé.... Du moins c'est ce que la jeune femme espérait. Autrement, elle pouvait déjà faire ses adieux à sa vie.

Elle mit une touche finale à sa tenue, vérifia son apparence générale, et attendit un peu avant de sortir. Bond pouvait bien attendre un peu. Et puis ça lui faisait faire du repérage. Alors après cinq minutes, elle ouvrit la portière et se posta à ses côtés. Il ne bougeait pas, semblant s'être stétuifé entre le moment où il était sorti et maintenant. Elle regarda à son tour ce qui se passait autour d'eux. Beaucoup de voitures. Ce n'était pas bon ça. Dans le cas où l'opération échouerait, ça ferait énormément de risques de faires de victimes n'ayant aucun rapport avec l'affaire. Ce ne serait pas juste, et il n'y avait rien que Diana ne déteste plus que l'injustice.

- Y a du monde. C'est stupide de la part de M de nous faire mettre des fringues de flics. Y a pas plus voyant. Et si ça rate, ça fera beaucoup de morts. Alors fais du bon boulot, ce serait sympa de ta part.

Sur ces mots, elle se mit en marche vers l'entrée du casino. La jeune femme slaloma quelques instants entre des voitures et se retourna pour interpeller son collègue !

- Hé ! Vous venez ou vous regardez le paysage en attendant de vous prendre une balle ?

Sur ces mots, elle continua sa route, essayant d'éviter les civils au maximum, et tentant déjà de repérer les quelquonques traces d'un homme correspondant à la description fournie par M. Elle mit son masque habituel de neutralité et entra discrètement dans le bâtiment, suivie de Bond, du moins l'espérait-elle. Par sécurité, elle vérifia que son arme était bien à l'endroit voulu et se faufila parmi la foule, cherchant une chemise bleue à fleurs des yeux.

Les deux agents pénétraient dans le casino. Comme ils le pensaient, le bâtiment était plein de monde... Trouver cet homme et sa chemise bleue à fleurs n'allait pas être une mince affaire ! Bond observait avec attention la moindre de ces personnes et soudain, vit la fameuse chemise. Seulement, après quelques secondes, les deux agents se rendirent compte que ce n'était pas leur homme. Pourtant, la saison ne prêtait pas à ce look vacancier. James espérait qu'il n'y'en ai pas beaucoup avec ce style...

Il regarda Diana et lui dit en souriant :

" Servez vous de votre instinct féminin, on gagnera du temps."

Le temps pressait quant au loin, il vit une femme vêtue d'un chapeau et d'un long manteau qui se déplaçait gracieusement dans la foule. Il la suivit du regard et l'idée porta ses fruits. Elle saluait un homme vêtue d'une chemise bleue a fleurs qui correspondait exactement à la photo que M leur avait montré.

" C'est lui, dit Bond. J'en suis sur, on doit s'approcher et extraire ce salopard."

Quand James commença son approche, la fameuse femme s'éloigna et il en profita pour prendre une photo de son visage à l'aide de ces lunettes, quoi que partiellement car le jeux de lumière ne permettait pas la meilleure des vision.

" Espérons que Q et Who en tirent un maximum. On doit savoir qui elle est."

Les deux 00 étaient maintenant derrière leur cible. Rapidement, Bond posa sa main sur l'épaule de l'italien et lui dit:

" Bonjour Monsieur Strozzi, Police Municipale, nous voudrions vous parler. Veuillez nous suivre s'il vous plait. "

Il fit signe à Diana de commencer le protocole d'extraction.

Qu'elle fasse travailler son instinct féminin ? Il rigolait ou quoi ? Il pensait que si on appuyait sur un bouton interieur, on pouvait voir qui était Strozzi, comme par magie ? Quel bouffon. Heureusement pour lui, elle n'eut pas le temps de répondre, puisque 007 repéra lui-même leur homme parmi la foule. Il faut dire que la sublime fille qui avait rejoint Strozzi ne devait pas être étrangère au repérage de Bond. Mais bon. Tant que son goût en matière de femme leur permettait d'arrêter des terroristes, ça lui allait parfaitement. Il n'était qu'un homme après tout ! Au moins maintenant, Strozzi était à eux, même si Diana se demandait ce que la jeune femme lui avait dit. Sa démarche et ses vêtements laissaient penser qu'elle n'était pas une simple visiteuse venue par hasard. Du coin de l'oeil, elle vit son collègue prendre la jeune femme en photo.

- Oui, je pense qu'ils arriveront à en tirer quelque chose. Du moins, ils voudront bien le faire si vous daignez réussir à ne pas briser ou perdre votre arme.

Elle n'avait pas pu se retenir de lancer cette petite pique. Rien de méchant, mais elle commençait à aimer taquiner son coéquipier, espérant tout de même qu'il en le prendrait pas mal.
Les deux agents prirent place derrière Strozzi et Bond l'arrêta en bonne et dûe forme, même si ce ne fut pas formulé exactement comme une arrestation. Alors que 007 lui remettait l'homme pour le sortir du casino, un mauvais pressentiment envahit la jeune femme. Quelque chose de mal allait se passer. Dans très peu de temps. Elle commença à pousser Strozzi dans le dos, le forçant à marcher le plus vite possible, invitant d'un geste son collègue à faire de même.

Son pressentiment devint de plus en plus pressant et Diana se mit carrément à courir, arrachant le bras de Strozzi et ordonnant à toutes les personnes qu'elle croisait de sortir le plus vite possible. Peu l'écoutèrent, mais certains, impressionnés par l'insigne de police, suivirent les deux agents et leur "prisonnier".

- Par pitié, dépêchez vous un peu tous les deux ! On n'a pas que ça à faire !

Strozzi regardait la jeune femme, une expression oscillant entre terreur et curiosité sur le visage. Le stress de Diana augmentait furieusement à mesure que les secondes s'écoulaient. Elle finit par pousser Bond et Giuseppe Strozzi devant elle, par une porte de service se trouvant là. Il s'avéra que cette porte débouchait sur le parking, non loin de là où les deux agents avaient garé la voiture qui leur avait été prêtée par le MI6. Une personne se trouvant dos à eux, à côté d'un lampadaire attira son attention. Surtout ses vêtements. C'était la femme de tout à l'heure. Diana la montra à son prisonnier.

- Qui est cette femme. Ne faites pas la bêtise de crier, mon collègue saurait parfaitement vous faire passer cette envie, n'est-ce pas, très cher ? finit-elle en levant la tête vers Bond.

C'était risqué de sa part de demander cela, d'autant plus que ce n'était pas le but premier de leur mission, mais le mauvais pressentiment de la jeune femme persistait, et il se pouvait que cette mystèrieuse femme cache de plus grands secrets que Giuseppe Strozzi. Mais cela, elle ne pouvait pas l'affirmer sans connaître son identité. Alors elle maintint sa poigne de fer sur son prisonnier, attendant une réponse qui ne se décidait pas à venir.

- Réponds ! Maintenant !

- Qui est cette femme. Ne faites pas la bêtise de crier, mon collègue saurait parfaitement vous faire passer cette envie, n'est-ce pas, très cher ?

Strozzi resta muet. Il ne devait pas divulguer la moindre information s'il voulait rester en vie.

-Réponds ! Maintenant !

-Je...Je ne peux rien dire! Elle va me tuer si je dis quoi que ce soit. C'est un monstre ! Gémit Strozzi.

***

Deux flics avaient eu Strozzi. Mince...Il fallait s'en débarrasser au plus vite, avant qu'il ne donne des informations importantes aux agents. Dark Hawk n'était pas très loin des agents quand six grosses voitures noires arrivèrent devant le casino. Une grande quantité d'hommes armés et bien protégés sortirent des véhicules et attaquèrent le casino, tirant un peu partout sans faire attention aux gens qu'ils touchaient. Une grand homme mince,habillé en costard cravate noir et au visage blanc,totalement émacié sortit également d'un véhicule. Une limousine noire. Quatre chiens suivirent le mince géant. Un Rottweiler et trois Dobermans. Ils se dirigèrent en même temps vers Dark Hawk. Cette dernière eut un petit sourire en voyant ses bêtes se ruer sur elle. La tueuse caressa tendrement la tête de ses bêtes puis fit simplement:

-A table...

Les bêtes se retournèrent et entrèrent avec joie dans le casino. Leur festin allait commencer...Pendant ce temps, Dark Hawk se redressait,bras croisés. White Face, son bras droit, venait d'arriver à sa hauteur. La jeune femme claqua des doigts. Le mince géant hocha la tête et entra à son tour dans le casino. Il fallait savoir si les gars avaient terminé le travail ou non.

Dark Hawk tourna la tête vers Strozzi. Les flics étaient encore avec lui. Il fallait faire vite avant que cette vermine ne donne trop d'infos à son sujet. Dark Hawk recula dans l'ombre. Elle était à présent invisible...Personne ne pouvait la voir, parfait. Elle se rapprocha en silence de sa proie, sans se faire remarquer. Les réactions des flics allaient décider de la suite...

Bond regardait de tous les côtés, les balles jaillissaient de partout... Les mûrs se trouaient à une vitesse fulgurante, le mobilier du casino était maintenant en pièces et les deux agents étaient coincés au fond du casino.

" Diana, en regardant les plans du Casino, j'avais vu une sortie par-là. Elle mène à une sorte de passage sous le bâtiment qui rejoint ensuite le parking-souterrain, qu'il y'a à 200 mètres, nous permettant de prendre l'Aston Martin que m'a laissé un homme du MI6 si nous étions poursuivis. "

Sa collègue tentait de tirer un mot de leur nouveau prisonnier mais rien, il fallait qu'il parle. L'écossais mit une droite à l'italien et lui dit:

"Ecoutez moi Strozzi, on est votre seule chance de survivre alors coopérez et on vous sortiras d'ici c'est clair ? De toute façon nous ne somme pas en sécurité ici. "

Bond tendit l'homme à Diana, et chercha désespérément cette sortie. Le mur ne semblait pas avoir une quelconque porte, mais il fallait essayer quand même. Quelques secondes plus tard, James entendit des aboiements et quelques voix. Ils arrivaient, et nombreux.

" Je vais m'avancer et en descendre un maximum le temps que vous trouvez cette sortie Diana. Il doit y avoir un mécanisme ou un bouton je ne sais pas. Et vous Strozzi ne dites rien, on pourra se faire voir. "

007 sortit son Walther munit d'un silencieux. Il se retourna vers Diana, et lui fit signe de la tête que tout allait bien se passer, en souriant il se plaça face à leurs agresseurs. Un d'entre eux venait d'entrer munit d'une G36-C, et marchait doucement pour ne pas se faire voir. Une seconde plus tard, un second entra. Bond, le plus rapidement possible, se posa sur les restes d'une table et tua le premier du fond de la salle. Lorsque l'ordure s'écroula, le deuxième s'excita mais ne savais pas d'où venait le tire à cause du silencieux. Il lança une rafale à l'aide son fusil d'assaut dans toute la salle. Sans qu'il ne s'y attende, l'agent reçu une balle perdue en pleine épaule, juste au dessus du pectoral. Il serra les dents de douleurs mais ne dit pas un mot...
James, se mit de nouveau en position et tira une balle dans la tête du salopard. Il resta en place, le sang coulant le long du corps, prêt à faire tomber le prochain venu.

Trop tard. Strozzi refusait de parler pour dénoncer la femme, et maintenant, il n'était plus temps de le faire parler. Les balles sifflaient autour d'eux, faisant des morts. Diana l'avait prédit. Bond indiqua une sortie à la jeune femme avant de se lancer dans l'entreprise totalement stupide de disparaître parmi les agresseurs. Tout en tentant de trouver la sortie, et en soutenant au maximum son prisonnier, totalement abruti par la droite que Bond lui avait administrée, elle tirait quelque balles, sans vraiment viser puisque sa vision était réduite.

- Strozzi ! Bon sang mais réveillez-vous ! Espèce de bon à rien !

Pas de réponse de la part de l'interessé. Alors, à tâtons elle chercha la sortie, ne quittant pas les ennemis des yeux, se faisant le plus discrète possible. Ses doigts rencontrèrent soudainement quelque chose qui ressemblait à un loquet au toucher. Bingo. Elle ouvrit la porte et s'engouffra dans le petit escalier qui descendait dans l'obscurité. Pour que Bond puisse les retrouver, elle arracha un bout de la manche de son uniforme et le coinça légèremement dans l'intersctice de la porte. Elle pria pour qu'il le voie et pas les autres, avant de continuer son chemin jusqu'à la cave que 007 lui avait décrite. Dans ses bras, Giuseppe Strozzi commençait à se réveiller doucement. Diana le secoua par les épaules.

- Allez ! Marche. Je ne vais pas te porter jusqu'à la voiture.

Néanmoins, tout en disant cela, elle continua de le pousser énergiquement dans le dos jusqu'à ce qu'elle apperçoive la fameuse Aston Martin. La jeune femme émit un sifflement admiratif. Le MI6 n'avait vraiment pas lésiné sur les moyens ! Enfin, il ne fallait pas qu'elle perde de vue son objectif : récupérer Bond et faire cracher le morceau à Strozzi. Alors elle fit vrombir le moteur qui démarra au quart de tour dès qu'elle effleura l'accélérateur. Parfait ! Strozzi finissait de se réveiller sur le siège arrière de la voiture.

- Où va-t-on ?
- Quelque part. On récupère d'abord mon ami.
- Mais vous êtes qui vous de tout façon ?
- Si tu ne me donne pas l'identité de cette femme, ou si tu ne me donne aucune information à propos de ton employeur, ou toute autre chose que je veux savoir, ce n'est pas la peine de parler. Tu risques juste de m'énerver encore plus et il se pourrait que je ne me montre plus aussi gentille que maintenant. Compris ?

Dans le rétroviseur, Diana vit l'homme acquiescer. Satisfaite, elle fonça jusqu'à l'entrée du casino, attendant que Bond arrive. Elle se suprit à se demander si il lui était arrivé quelque chose. L'absence de radio la rendait folle, tout autant que le petit sourire de Strozzi qui comprenait parfaitement ce qu'elle pouvait penser. Cependant, un regard noir suffit à le lui enlever. Voyant une forme féminine sortir du casino. Pestant contre sa débilité, elle alla se garer dans un coin sombre pour ne pas se faire repérer. Puis soudain elle eut l'illumination suprême. Bond avait un téléphone... Elle envoya rapidement un sms avec sa position, et attendit patiemment le retour de son collègue, surveillant Strozzi et rechargeant son Sig 228, au cas où ils feraient de mauvaise rencontre, même aussi bien cachés.

Le dernier était enfin tombé. Plus d'une dizaine de ces vermines s'étaient mis en travers de sa route, et la casino était en ruine. La blessure de Bond saignait un peu plus mais n'allait surement pas empirer. Il avançait prudemment vers la sortie du casino quand son portable vibra. Il sorti l'appareil et vit le message de Diana, qui le fit sourire. Elle avait réussi et l'attendait à l'extérieur. Malgré tout, c'était bizarre... L'endroit était vide, et James avaient entendu des aboiements et d'autres malfrats. Puis où était la jeune femme qu'ils avaient vu avec Strozzi ? Toutes ces personnes ne pouvaient avoir disparu comme ça... L'agent décida de faire un tour dans le bâtiment et passa un coup de fil à sa collègue:

" Diana, tout le monde est parti ici. Vous voyez quelque chose ? C'est bizarre... Il doit y avoir quelqu'un, ils étaient si nombreux... Attendez-moi deux minutes et je vous rejoins."

Lorsque il rangea le téléphone dans la poche de sa veste, il retourna dans la grande salle. Il regardait les environs, quand un des criminels qu'il avait mit k.o. lui saisit la gorge et le tira en arrière. Les deux hommes tombèrent sur une table qui se brisa et les fit atterrir contre le sol. Malgré des coups bien placés, l'homme ne lâchait pas James. Rapidement, il remarqua un bon morceau de bois provenant d'un pied de table. Lentement, il se dirigeait vers celui-ci, tout en se défendant contre son attaquant. Bond avait un mauvais pressentiment, il fallait quitter cet endroit mais il devait d'abord se débarrasser du salopard.

Diana pianotait impatiemment avec ses doigts sur le volant de la rutilante Aston Martin. Mais que faisait donc Bond ? La sonnerie de son portable la fit sursauter, et elle mit quelques secondes à décrocher, voyant le nom de son collègue apparaître à l'écran.

- Oui ?
- Diana, tout le monde est parti ici. Vous voyez quelque chose ? C'est bizarre... Il doit y avoir quelqu'un, ils étaient si nombreux... Attendez-moi deux minutes et je vous rejoins.

Et il raccrocha sans même laisser la jeune femme répondre à la question qu'il lui avait pourtant posée. Diana resta sans bouger, fixant le téléphone, éberluée par la vitesse de l'appel. Soit ce type avait un problème mental, soit il avait trop d'idées se bousculant dans sa tête. Enfin bon... Elle lui répondrait plus tard, après tout. Ce ne serait pas bien grave, même s'il était vrai que maintenant qu'il le lui avait dit, elle ne voyait plus énormément de gens dans les environs, hormis elle-même et Strozzi. Elle tenta de scruter le plus loin possible le paysage obscur, clairsemé de petites lumières émises par les lampadaires. Effecetivement, Bond avait raison. Il n'y avait personne. Où avaient donc disparu tous les gens, les tueurs, et surtout la jeune femme si mystèrieuse ? Elle se retourna vers le captif.

- Alors Giuseppe... Toujours aussi peu bavard ?
- Eh bien on pourrait discuter...
- De cette femme ? Oui, on pourrait. Dites moi qui elle est. Vous finirez par me le dire, je ne vous laisse pas le choix.

Strozzi ne lui répondit pas, préférant se murer dans un silence de plomb, refusant totalement de répondre aux questions de l'agente. Celle-ci soupira. Elle avait l'habitude des abrutis fous furieux, mais là, celui-ci commençait à serieusement l'ennuyer. Et puis son collègue mettait un peu beaucoup de temps là, tout de même. Deux minutes, c'est pas un quart d'heure. Alors aux grands maux, les grands remèdes. Diana se décida à agir.

- Strozzi ?
- Quoi ?

La jeune femme abbatit violemment la crosse de son arme sur la tête de son prisonnier. Au moins il ne se sauverait pas en son absence. Par mesure de sécurité, elle le menotta à un siège de la voiture, puis en sortit. Si 007 ne revenait pas, c'est qu'il y avait un problème, et elle était censée lui éviter les problèmes, en tant que collègue. Alors Super Diana volait au secours de James Bond, bien qu'elle ne soit pas sûre qu'il y ait un réel danger. Sur la pointe des pieds, le plus silencieusement possible, la jeune femme s'approcha de l'entrée principale du casino, là où l'agent devait se trouver. Personne. Elle sortit son arme, qu'elle avait rangée et ouvrit doucement la porte. Des bruits étouffés lui parvenaient d'une pièce non loin de là. Un coup d'oeil à l'interieur l'informa de la présence de son coéquipier et d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Et Bond avait l'air en mauvaise posture. Heureusement, l'inconnu se redressa un peu, de sorte que Diana put lui tirer en pleine poitrine sans que l'agent soit touché. Elle l'aida à se relever, tant bien que mal. Il saignait. Sans plus de ceremonie, la jeune femme lui arracha sa chemise, sortit une pince à épiler de sa poche, qu'elle conservait au cas où, et extirpa la balle de sa poitrine.

- Ca a piqué ? Tant pis.

Elle arracha ensuite un morceau de la chemise, le moins ensanglanté possible et le serra autour de la poitrine de Bond, le laissant à moitié torse nu.

- J'espère que vous ne craignez pas le froid. On retourne à la voiture.

D'un pas déterminé, elle sortit du casino, rejoindre la confortable voiture qu'elle aurait l'honneur de conduire jusqu'à elle ne savait où.

Les deux agents étaient hors du casino. Bond blessé, mais la cible était capturée et dans la voiture, quoi de mieux ? Lorsque James ouvrit la portière de l'Aston Martin, il se retourna une dernière fois vers le bâtiment et marmonna:

" C'est bizarre... Mais où est-ce qu'ils sont passés ? Il étaient..."

Le bruit ne laissa pas l'agent finir sa phrase. Une explosion gigantesque extermina les lieux, projetant de nombreux débris tout autour, non loin des forces de l'ordres qui regardaient leurs indices se détruire un par un.

James se hâta de rentrer dans le véhicule et observa Strozzi, dormir comme un bébé. Lentement, l'Aston Martin s'éloigna du Casino, puis prit de la vitesse lorsqu'elle fût sur la route. L'Ecossais observais Diana et lui dit:

" Je vous remercie. Sans vous je ne pense pas que je serais dans cette voiture, expliqua-t'il en regardant la jeune femme conduire merveilleusement bien. Je n'hésiterais pas à dire à M ce que vous avez fait. "

Il admirait la route et ses courbes, sur laquelle, la lumière des phares dansait paisiblement.

Paris, 00h35

René Mathis était tranquillement assis dans son fauteuil, avec un verre de Wisky dans les mains. Il devait être dans les environs de Minuit. Il aimait profiter de la tranquillité de la nuit pour travailler à son bureau. Sa maîtresse étant absente, il avait toutes les raison d'être là. Son téléphone se mit soudain à sonner.

- Allô ?

C'était Fabrice, un collègue.

- Monsieur, vous feriez mieux de descendre !

- J'arrive !

Mathis but son verre cul sec et pris l'ascenseur pour aller au 3ème étage. Il se demanda ce qui pouvait être aussi urgent ! Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et il retrouva la salle de surveillance si familière avec tous ces écrans TV accroché au mur. Fabrice était le quartier-maitre de la DGSE. Lui et Mathis étaient assez proches.

- Qu'y a-t-il Fabrice ?

Fabrice prit une télécommande et montra à Mathis une image d'un casino, enfin ce qu'il en reste, car il était en feu.

- Nice, ce soir vers 23h, plusieurs hommes armés ont pris d'assaut le Casino et ont tiré sur tout ce qui bouge. on dénombre au minium une vingtaine de mort. Puis ils ont piégé le casino avant de le faire sauter.

- Et qu'est ce qu'on sait sur les terroristes ?

- Les caméras de surveillance ont aperçu certaines personnes suspecte, comme cette femme avec le chapeau et ces 2 policier Municipaux. La femme disparaît subitement des caméras, alors qu'on a pu apercevoir les 2 policiers monter dans une voiture de sport anglaise.

- Montrer la photo

Fabrice appuya sur sa télécommande et une photo des policiers apparut. Mathis reconnu aussitôt l'homme blessé qui montait dans l'Aston Martin. C'était son confrère qu'il avait rencontré à Monaco quelques années avant, James Bond.

- Merci Fabrice, je prend les choses en main, veuillez faire un avis de recherche pour notre fantôme au chapeau.

- Et pour les policiers ?

- Je m'en occupe.

Mathis remonta dans son bureau, s'assis sur son siège et pris son téléphone. Il tapa le numéro de sa secrétaire.

- Lucie, pourriez vous me passer Vauxhall s'il vous plait !

Suivie de Bond, Diana remonta dans l'Aston Martin, vérifiant que Strozzi était toujours dans la voitures, à comater. Son collègue regarda avant elle, hochant la tête d'un air approbateur montrant qu'il était toujours là. Parfait, ce serait toujours ça de moins à penser. Il n'aurait plus manqué que son prisonnier s'échappe.
Elle évinca les remerciements de James avec un geste de la main.

- C'est bon ! J'allais pas vous laisser crever dans ce casino non plus. Je n'aime pas les gens, mais tout de même... Je ne suis pas un monstre.

Tout en disant cela, elle pensa à Strozzi, assommé par ses soins à l'arrière. Elle émit un petit rire avant de redémarrer une bonne fois pour toutes. Avant de quitter les lieux, elle jeta un dernier regard sur ce qui était désormais les ruines du Ace Of Heart. Un détail attira son attention. Une toute petite chose brillante accrochée à un lampadaire ayant mystérieusement survécu au souffle de l'explosion. Mi-heureuse, mi-inquiète, elle montra l'objet à Bond.

- Regardez. Une caméra. Quelqu'un a filmé tout ce qui s'est passé. Soit quelqu'un de chez nous, soit quelqu'un de chez eux... Soit on a une chance de savoir qui était cette femme, soit elle a une chance de savoir qui NOUS on est. Faut aller voir le boss.

Elle se tut, se concentrant sur la route, profitant du silence régnant dans l'habitacle. L'odeur de l'explosion persistait encore dans les environs, s'infiltrant dans l'Aston Martin. La jeune femme fronça le nez. C'était désagréable, mais bon... Pressée de s'en aller le plus vite possible, elle appuya sur l'accélérateur au maximum, laissant les derniers pans de murs du casino s'effondrer sur eux mêmes.

Les cendres et les flammes avaient investi le lieu, des pompiers se ruaient dans tout les sens pour éteindre ce feu mais il n'y avait pas le temps de tout éteindre. La priorité était d'entrer dans le bâtiment et de sauver les gens qui sont encore vivants au péril de leur propre vie. La structure était instable depuis l'explosion et menaçait de s'effondre sur les pompiers qui évacuaient à l'intérieur à tout moment. C'était un désastre. Des lambeaux de chair, des murs criblés de balles et le plafond éventré. Tout était dans un état épouvantable. Un pompier s'avança en toussant dans le bâtiment et sentit des larmes couler le long de son visage. Il était en train d'asphyxier et il entendait encore des femmes pleurer et d'autres gens crier à l'aide alors que leurs voix diminuaient en intensité. Il sentit son corps s'alourdir et ses yeux se fermer doucement. Il toussa encore une fois mais il cracha du sang cette fois-ci. Il tomba et ce fut la fin pour lui et des tas d'autres gens.

- Ici Alicia Tellier qui vous parle depuis Nice. Le casino Ace of Heart semble avoir été victime d'un attentat terroriste. Il n'y a aucune revendication et les politologues s'interrogent sur le fait qu'un casino ait été pris pour cibl...

Dans un appartement de Paris, Bronson éteignit la télé et alluma son ordi portable. La lettre M s'afficha sur l'écran là où aurait du se trouver une webcam. M était très prudent quand il parlait avec des agents à l'étranger. Il ne montrait pas son image et on déformait sa voix qui devenait un peu plus aigu.
" Ici Bronson. J'attends l'arrivée des agents ici et nous partirons pour l'Angleterre par différents vols. Je partirais avec Bond et Diana prendra le vol suivant avec Strozzi. On menacera le fabriquant de bombes comme il faut pour qu'il ne fasse pas d'histoires mais espérons que les autorités françaises ne nous feront pas d'ennuis. "
La voix de l'ordinateur grésilla un peu avant d'être clair.
" Les informations du fabriquant de bombes sont vitales. Vous n'avez pas le droit à l'erreur. Bonne chance à vous. "

Bronson regarda par la fenêtre de son appartement. Il pleuvait sur Paris pendant que des gens mourraient à Nice. Soirée de merde, ce n'était pas prévu.