Cher journal,
Me voila envolé vers les terres canadiennes. C'est la première fois que je prend l'avion, et pour être franc je suis un peu nerveux. J'avais été plus habitué à prendre le train. D'habitude je m'isolais dans les transports en commun que j’emprunte, mais ce sera compliqué cette fois-ci. Je fus l'un des premiers à m'installer, j'attendais avec impatience de voir à quoi ressemblait la personne qui allait siéger à côté de moi durant ce vol. J'étais assis à côté d'une vitre, voir les nuages pourrait peut-être m'inspirer dans l'écriture de mon oeuvre. C'est alors que je me demandais, quelle sera la première impression de la personne qui va s’asseoir à ma droite en me voyant ? Je suis un jeune homme assez beau sans me vanter, même ma mère me le disait. J'ai les yeux bleus, des cheveux noirs et le teint pâle. Physique ça va, je m'entretiens toujours un minimum faut dire. Concernant mes choix vestimentaires, je ne suis pas vraiment compliqué. Tant que ce que je porte me plait. Si c'est une femme, elle verra en moi un jeune homme sympathique, à l'allure charmante, aux bonnes manières et très sexy. Mais c'est un homme, alors je passerais pour un petit con. Il n'y avait plus qu'à attendre. Les gens arrivaient de plus en plus et s'installèrent. Et toujours personne à côté de moi. Me voilà fort déçu de constater que je resterais seul durant ce vol. Mon premier vol en plus. Quelques minutes plus tard, l'avion décolla. C'est parti, go ! Me voilà enfin en route pour le Canada ! Plus moyen de retourner en arrière. Seule déception du voyage, personne à mes côtés malheureusement...

Cher journal,
l'avion vient d'atterrir à Montréal quand soudain, je me réveillais d'un long sommeil. J'avais dormi tout le long du voyage, c'est le meilleur moyen de passer le temps après tout. Dommage, je n'aurais pas vu cette fois-ci de nuages. J'ai de l'espoir, j'en verrais un jour ou l'autre. je suis quelqu'un de très optimiste et crois en l'avenir. J'aurai pu aussi profiter du temps du voyage pour la composition de mon œuvre, que de regrets. Tant que j'ai toujours avec moi ma petite sacoche noire, tout va bien. C'est à l'intérieur de cet ustensile que repose le chef d’œuvre de mon existence, en préparation pour le moment. Mais le jour où elle sera terminée, je deviendrais connu comme le meilleur compositeur du 21ème siècle. Je suis confiant, je réussirais, c'est mon destin. J'aime la musique plus que toute chose au monde. Je veux devenir un compositeur reconnu, et quand j'ai une idée en tête, impossible de me faire changer d'avis. Il était temps de sortir de l'avion maintenant, nous allions être accueilli par la froideur du Québec. J'étais assez perdu au lieu de cette foule, je ne sais pas où aller. Je n'avais qu'à suivre le reste du troupeau pour m'y retrouver. Tout le monde s'arrêta devant un tapis roulant à attendre leurs valises. Heureusement que je suis quelqu'un de patient sinon j'aurais sans doute pété les plombs. Après quelques secondes, je regardais deux hommes très musclés se gueuler dessus pour une valise. Tout le monde les regardaient, mais personne n'allaient intervenir pour régler la situation. Ils allaient bientôt en venir aux poing, ça allait être très violent. Moi, j'aurais aimé faire quelque chose mais je n'ai pas assez de courage apparemment. En fin de compte, des gardes de sécurité réglèrent le problème. Il emportèrent avec eux les deux hommes et donnèrent la valise à un autre individu vêtu d'un costard noir et d'un nœud papillon. C'est étrange... J'avais l'impression d'avoir déjà vu cet homme là. Bizarre. J'étais intrigué, j'aurais presque envie de découvrir ce que cache cette valise. Je n'étais pas là pour ça, je passais mon chemin et prit ma valise. Je sortis de l’aéroport et cherchai un taxi. Quand tout d'un coup, je sentis une main sur l'une de mes épaules. J'avais sursauté alors, j'avais eu peur. Vous allez vous dire que je suis un froussard, je suis un homme après tout. J'ai facilement peur comme tout le monde. En fait, ce n'était qu'un passant demandant une clope pour fumer. Il n'avait pas de chance, je ne fume pas. D'habitude je n'arrête pas de parler, mais là je ne savais que dire de plus que « non ». Je marchais alors un petit peu puis rentrai dans un taxi. J'espérais avoir de meilleures rencontres dans les jours qui viennent...

Cher journal,
C'est la première fois que j'ai mon propre journal, alors que dire... Il serait trop bête de commencer par mes petites aventures de la journée. Dirigeons nous vers le passé, à mes origines. Je m'appelle Jonathan Frobisher, je suis né le 6 Juillet 1989 à Munich. Ma mère est une infirmière et mon père... Je ne l'ai jamais connu. Je sais très peu de choses sur lui à vrai dire. La seule chose que je sais de lui, c'est qu'il s'appelait Jonathan et qu'il était anglais. Ma mère m'en parle très peu, et je n'avais pas l'envie de l'embêter avec mes questions. Parfois il faut de débrouiller par soi même pour trouver des réponses à nos questions. Mon enfance fut très calme. Ma mère m'éleva du mieux qu'elle pouvait mais ce fut très dur pour elle. Quand à moi, je travaillais énormément pour avoir de bons résultats à l'école, je ne voulais pas la décevoir. Surtout pas. Je n'avais pas d'objectif ou rêve à cette époque là, mais un matin j'avais trouvé ma voie.

J'étais alors devenu un jeune adolescent. Un petit matin grisâtre, je me baladais dans les rues de la ville. J'entendais des rires mais surtout une mélodie. De la musique. C'était une bande de clochard en train de s'amuser, chantant leur malheur. L'un d'eux avait un violon et jouait vraiment très bien. Je fut choqué, oui choqué. Comment un tel talent peut être ignoré ? Comment un tel talent peut être mis à la rue ? J'étais attiré par la musique. J’investis alors tout mon temps à apprendre et pratiquer tout sur cet art. Ma mère s'inquiétait de plus en plus pour moi. Je ne me concentrais plus sur mes études, ça n'avait plus d'importance. Je décidais alors d'arrêter mes études pour m'investir totalement à mon avenir. Je serais l'un des plus grands compositeurs de musique, j'en suis certain. Ma mère était extrêmement en colère contre moi. Elle n'acceptait pas ma décision. Elle me jeta à la rue, je devais me débrouiller tout seul à présent.

Je partis alors en France pour avoir l'aide d'un grand compositeur français. Alfred Germain, un auteur-compositeur très reconnu. Il est malheureusement atteint d'un maladie qui l'empêche de pouvoir faire ce qu'il aime le plus. J'avais pris la décision de remettre ce compositeur exceptionnel au travail en devenant son copiste. Nous créerons alors le plus grand chef d'oeuvre jamais encore réalisé. J'avais besoin de l'aide de cet homme, c'est un grand spécialiste dans son domaine. Mr. Germain habitait dans un vieux manoir, l'homme ne sortait plus de sa demeure. Il vivait seul avec sa nièce "Catherine Germain". Lors de ma venue, Mr. Germain ne m'ouvrit pas la porte. J'eus à faire à sa nièce, une femme ravissante. Elle me fit entrer dans leur manoir, et m'emmena jusqu'à un piano. J'allais devoir faire mes preuves. Je fis alors la rencontre de mon mentor, monsieur Germain. Il me testa en dictant un air lui passant par la tête, et j'en fis une mélodie radieuse. Il m'engagea comme copiste mais aussi, en tant qu'apprenti. Ce fut un réel privilège pour moi. Les années passèrent et notre duo donnait de bons résultats. Mais le plus important, c'est que j'avais commencé à composer ma propre oeuvre. J'avais eu un rapport avec la nièce de mon mentor mais prit la décision de mettre un terme à cette relation.

Mr. Germain allait bientôt mourir. La maladie était trop dure pour lui, trop dure à endurer. Il me demanda une seule chose avant son décès. Il veut que je retrouve son frère, le Dr. Thomas Germain partit au Canada depuis très longtemps. Il n'est jamais revenu depuis... Une semaine plus tard, le compositeur renommé "Alfred Germain" nous a quitté dans son sommeil. Je quittais le manoir et Catherine pour un vol direction Montréal. Je devais retrouver le Dr. Germain puis je m'occuperais en priorité de ma propre oeuvre. C'est là, quand j'ai dit au revoir à Catherine. C'est là qu'elle t'a confié à moi. Elle pense que c'est une bonne chose de tenir un journal... Moi, je pense que toute histoire mérite d'être écrite dont la mienne et la voici...