Le Caire

Un brouhaha infernal règne dans les rues sales de Le Caire. En tout cas, c'était dans les bas-fonds et les quartier miteux que se trouvait l'agent Makarov du SVR. Il portait une chemise hawaïenne marron foncé et un pantalon de flanelle beige. Il portait des lunettes noires et avait ramené sa tignasse de cheveux blonds en arrière. Les habiles observateurs auraient remarqué le petit écouteur dans l'oreille droite de l'agent mais personne n'y faisait attention en l'état actuel des choses.

" Yuri ! Où est notre homme ? "

Un grésillement parvint à l'oreille droite de Makarov avant d'entendre une réponse en russe. La voix était grave.

" Il est en train d'acheter à manger dans un kebab du coin. Tu devrais le voir. Il porte un blouson en cuir gris et a ramené ses cheveux noirs en une sorte de queue de cheval. "

Ivan acquiesça et vit son homme en train de repartir avec un petit paquet sentant la viande d'agneau et les frites. La filature était facile. Le russe suivait discrètement en essayant de paraître désintéressé de l'homme devant lui. Il se remémorisait les infos apprises sur l'homme.

Ahmed Chalabi
Né en Syrie et travaillant pour plusieurs organisations islamistes.
Est à l'origine des attentats récents à Athènes, Dubaï et Johannesburg.

Ivan se concentra quand il entendit son oreillette faire un tapage. La voix criait.

" Il a vu quelque-chose ! Il s'enfuit, courrez lui derrière ! Nous ne devons pas le perdre ! "

Makarov se mit à courir et piétina le kebab que l'ennemi avait lâché pour mieux fuir. Il arriva dans une ruelle et entendit comme l'écho de beaucoup de bruit dans l'une des rues principales. Il sortit son Desert Eagle de sa poche et avança prudemment en cherchant son adversaire. Il arriva à la sortie de la ruelle qui débouchait sur une rue principale et aperçut qu'il y avait foule. Il voyait des pancartes et des policiers lancer des fumigènes. Sa cible avait dû profiter de la foule pour s'évanouir dans la nature.

" Et merde ! "

Il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna toujours avec son arme en main, se demandant si son ennemi l'avait suivi en réalité où si quelqu'un d'autre était là...

Pour la première fois de sa vie, Diana se trouvait en Egypte. Au Caire plus précisément. Malheureusement, la jeune femme n'avait pas le temps de flâner et de profiter de toutes les attractions touristiques qui lui étaient proposées. Si elle était là, c'était encore pour une mission. Comme d'habitude, on lui avait laissé un petit papier avec les coordonées de l'homme qu'elle devait retrouver, ainsi qu'un portrait de lui.

En fendant la foule, elle cherchait donc un visage particulier. Mais ce n'était pas chose facile de trouver une personne parmi les milliers d'égyptiens vivant au Caire. Elle était tentée de s'asseoir à une terrasse et de voir ce qui se passe dans la rue, mais la probabilité que sa cible passe devant elle était très infime. Alors elle continua courageusement ses recherches, jusqu'à ce que...

En face d'elle, dans un kebab, se trouvait Ahmed Chalabi, l'homme qu'elle cherchait depuis bientôt cinq heures. Pas trop tôt ! Si la prochaine fois on pouvait lui donner plus d'informations à propos du lieu, elle était preneuse ! Mais l'important était qu'elle l'avait trouvé maintenant. Elle traversa la rue, et essaya de repérer un endroit où elle pourrait se cacher sans se faire repérer par sa cible.

Mais elle n'avait pas été assez discrète. Chalabi l'avait vue, et s'enfuyait déjà à toutes jambes. Avant qu'elle ait le temps de réagir, la brune vit un homme surgir de nulle part, et se mettre à la poursuite du fuyard. Intriguée, et voulant elle aussi retrouver Ahmed Chalabi, elle piqua un sprint dans la direction où il était parti.

Mais sans résultat. Elle l'avait fait fuir, et maintenant, elle l'avait perdu. Meeeeeeeeeerde !
Par contre, l'homme qui avait lui aussi pris en chasse sa cible était là. Lui aussi s'était immobilisé au milieu de la foule, comme s'il avait perdu quelque chose... Ou plutôt quelqu'un en l'occurence. Cela renforçait ses soupçons. Qui était-il ? Cette affaire prenait une tournure innatendue, et ce n'était pas pour déplaire à Diana ! L'imprévu, il n'y a que ça de vrai ! Doucement, elle se plaça derrière l'homme. Il n'avait pas l'air du pays, celui-là... Ni l'air d'un vacancier.

- Bonjour. Lança-t-elle, sans vraiment savoir ce qu'elle faisait.

- Bonjour.

C'était tout ce qu'il avait entendu, un simple bonjour. Une jeune femme brune était arrivée juste derrière lui. Il avait fourré rapidement son arme de poing dans la poche arrière de son pantalon et avait enlevé ses lunettes noires pour mieux voir à qui il avait affaire. Le soleil lui fit un peu mal aux yeux au début mais quelques clignements après, il s'accoutuma à la lumière. Les mots ne venaient pas dans son esprit, elle l'avait déconcentré et il se demandait bien pourquoi elle s'était adressé à lui.

- Bonjour

Il bafouilla légèrement et on pouvait sentir son petit accent venant de l'est. Il jeta un coup d'oeil rapide vers la foule et remarqua que sa cible avait apparemment disparu. La poursuite était finie et la cible s'était évanouie dans la nature.

- Qui êtes-vous ?

Il était intrigué et se demandait si elle avait un lien quelconque avec l'homme qu'il poursuivait. Sa couverture était-elle grillée ? Est-ce que des gens savaient qu'un agent du SVR se trouvait dans la ville et traquait un criminel local ?

Spoiler:

L’homme qu’elle avait abordé fourra rapidement un objet dans sa poche et enleva ses lunettes qui lui donnaient un air mystérieux lorsqu’il entendit Diana arriver dans son dos. Elle déduit qu’il était armé, et elle nota mentalement d’y faire attention pour plus tard. L’étranger se retourna vers elle, la dévisageant comme une bête de foire, ce qui agaça un peu l’espionne. Il n’avait jamais vu une femme ou quoi ? Enfin… Au moins il lui retourna son salut, et il sembla même à Diana qu’il possédait un accent étranger, mais pour l’instant, elle n’arrivait pas à l’identifier. L’homme avait du mal à se concentrer, jusqu’à ce qu’il remarque que Chalabi avait bel et bien disparu, ce que la jeune femme avait deviné depuis plus longtemps.

- Qui êtes-vous ?

Il jouait la carte de la prudence. Et cela ne plaisait pas à la jeune femme, qui d’humeur active ne s’y laissa pas prendre. Elle fit un grand sourire et passa son bras autour des épaules de l’homme et partit dans un grand rire.

- Greeeeeg ! Ca faisait super longtemps ! Qu’est-ce que tu deviens ?! C’est quand même un sacré hasard de se retrouver ici ! T’es en vacances ? Que deviennent ta femme et tes gosses ?

L’autre pisteur de Chalabi semblait totalement perdu. Il y avait de quoi. Mais le plan de Diana était simple. Tout en le tenant fermement par les épaules et en déblatérant des idioties banales, elle se mit en marche, et entraîna l’homme de force jusque dans une petite ruelle plutôt calme et isolée du brouhaha quotidien du Caire. Là, elle cessa de rire et de sourire et plaqua l’étranger contre un mur, coinçant sa gorge contre son bras, de manière à ce qu’il ait des difficultés à respirer. Avant qu’il ait le temps de sortir son propre flingue, la jeune femme dégaina et pointa son SIG sur la tempe de l’homme.

- Ok. La question n’est pas qui je suis, moi, mais plutôt qui tu es, toi. D’où tu connais Chalabi ? Il était à moi.

Son regard était à présent menaçant, et ce type avait intérêt à avoir une bonne raison pour être là, et rechercher lui aussi Ahmed Chalabi, alors qu’il lui semblait que le MI6 était la seule organisation à l’avoir repéré. La présence d’un autre espion, ou tueur était catastrophique, et peut-être devrait-elle en référer au QG. Car si une autre organisation les dépassait en informations, elle pouvait aussi les dépasser en action, et certaines choses pourraient tomber entre de mauvaises mains.

Spoiler:

- Greeeeeg ! Ca faisait super longtemps ! Qu’est-ce que tu deviens ?! C’est quand même un sacré hasard de se retrouver ici ! T’es en vacances ? Que deviennent ta femme et tes gosses ?

Le russe ne savait plus trop quoi penser. Elle était partie d'un grand rire et avait des paroles si banales qu'Ivan ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait. Elle le tenait fermement et l'avait entraîné dans une ruelle discrète de la ville. Une fois dans la ruelle, son attitude avait brutalement changé. Elle avait coincé le russe contre et bloquait sa gorge avec son bras. Il tentait de respirer tant bien que mal alors qu'elle pointait un SIG sur lui.

- Ok. La question n’est pas qui je suis, moi, mais plutôt qui tu es, toi. D’où tu connais Chalabi ? Il était à moi.

Le regard de la jeune femme était menaçant. Elle connaissait l'homme que le SVR poursuivait, cela était gênant. Il n'était pas le seul sur la piste de cet homme. Il prit profondément sa respiration. Il sentait la sueur sous sa chemise marron. Il avait un air faussement terrifié alors que son cerveau cogitait pour trouver les meilleures solutions de survivre et accomplir la mission.

- Mon nom est Arkady Vlasov. Je suis journaliste et le nom de Chalabi ne me dit rien du tout. Qu'est-ce que vous me voulez au juste ? Je n'ai rien fait a part poursuivre l'homme qui m'a volé mon porte-feuilles.

Il était un bon menteur mais il craignait que la jeune femme en face de lui soit aussi intelligente qu'elle en donnait l'impression. Il espérait un moment d'inattention pour saisir l'arme qui était dans la poche arrière de son pantalon. Il n'était pas en position de force et attendait de voir si elle allait relâcher sa prise.

- Mon nom est Arkady Vlasov. Je suis journaliste et le nom de Chalabi ne me dit rien du tout. Qu'est-ce que vous me voulez au juste ? Je n'ai rien fait a part poursuivre l'homme qui m'a volé mon porte-feuilles.
- Oh ! Un journaliste ? Voyez-vous ça ! Excusez-moi, mais personnellement, je ne vois pas beaucoup de journalistes avoir une telle endurance, une telle vitesse... Surtout pour un simple porte-feuille. Votre manoeuvre était bien sophistiquée, alors que vous auriez simplement pu le rattraper, et régler cela en gentlemen... Et je sais que vous avez un flingue. Acheva l'espionne du MI6.

Mais avant que son captif puisse se justifier suite à cette tirade, un bruit attira l'attention de Diana. Une femme se tenait au beau milieu de la ruelle. Sentant le danger, Diana se colla contre l'inconnu, lui-même contre le mur.

- Un seul bruit, et vous êtes mort. Chuchota-t-elle.

A bien regarder, en fait, la femme n'était pas seule... Mais Diana ne s'en rendit compte que lorsque la personne se tenant devant elle s'écroula à terre, un couteau dans le ventre. Il semblait qu'elle n'était définitivement pas la seule dans le business de la traque et du meurtre par ici ! La femme récupéra son arme et disparut dans une ruelle adjacente. Plissant les yeux, la jeune femme tenta de voir qui était la victime. Croyant le reconnaître, elle relâcha sa prise sur celui qui disait s'appeler Arkady Vlasov. Elle le fixa droit dans les yeux.

- Je crois qu'il s'agit de notre homme. Mais je n'en suis pas sûre. Il faudrait aller vérifier... Je vous propose une trêve, le temps d'identifier le cadavre.

Sur ces mots, elle tendit la main à l'homme, espérant qu'il allait accepter. Autrement, elle se retrouverait dans un dilemme plus que cruel. Allez voir s'il s'agissait de Chalabi, ou bien être sûre de coincer ce type, qu'elle ne connaissait pas.

- Oh ! Un journaliste ? Voyez-vous ça ! Excusez-moi, mais personnellement, je ne vois pas beaucoup de journalistes avoir une telle endurance, une telle vitesse... Surtout pour un simple porte-feuille. Votre manoeuvre était bien sophistiquée, alors que vous auriez simplement pu le rattraper, et régler cela en gentlemen... Et je sais que vous avez un flingue.

Il tenta de répondre quelque-chose mais elle se colla brusquement contre lui comme si elle avait remarqué quelque-chose.

- Un seul bruit, et vous êtes mort.

Ivan ne désobéit pas à la jeune femme car elle n'avait pas vraiment l'air de plaisanter. Il tentait d'observer ce qu'il se passait et aperçut un homme se prendre un coup de couteau dans le ventre de la part d'une femme habillée d'un long blouson noir et ayant un air assez mystérieux aux premiers abords. Quelque-chose d'effrayant et de sadique étincelait sur le visage à moitié dissimulé par un chapeau.
La jeune femme qui coinçait l'agent russe relâcha doucement sa prise. Elle le regarda dans les yeux.

- Je crois qu'il s'agit de notre homme. Mais je n'en suis pas sûre. Il faudrait aller vérifier... Je vous propose une trêve, le temps d'identifier le cadavre.

Ivan ne voulait pas se faire plus d'ennemis et se battre entre eux dans cette rue n'apporterait probablement rien. Il saisit la main que lui tendait la jeune femme et la suivit pour aller identifier le cadavre. Ils approchèrent du cadavre. Ivan reconnut le portrait de Chalabi qu'on lui avait montré dans l'avion pour Le Caire.

- C'est bien lui. Je vous conseille de fouiller les poches si jamais des renseignements s'y trouvent.

Il prit un air grave avant de la mettre à jour au risque de griller sa propre couverture.

- Vos techniques ne peuvent être apprises que par un militaire ou un agent de renseignement. A en juger vos méthodes, je parierais plus sur la deuxième option. Pour quel pays travaillez-vous ?

Ivan entendit comme un bruit. Il mit la main à son arme car il avait l'impression d'être observé. Il ne vit rien.

- Oh ce n'était rien mais on n'est jamais trop prudents. Vous avez trouvé quelque-chose ?

Il s'était approché du corps de Chalabi et regardait la marque sanglante provoquée probablement par une dague bien aiguisée. Il avait déjà vu ça quelque-part. Ce genre de blessures sur ce genre d'hommes. Ce n'était pas le premier à mourir ainsi. Il avait un très mauvais pressentiment.

- Oh ce n'était rien mais on n'est jamais trop prudents. Vous avez trouvé quelque-chose ?

Effectivement, des frissons commençaient à investir la jeune femme. Néanmoins, elle continua sa recherche d'indices sur la victime. Dans son manteau, elle trouva un carnet, très discret. Elle décida de le cacher à son tour dans son soutien-gorge. Pas très classe, mais elle préférait prendre ses précautions. Non seulement, elle se sentait observée, mais en plus elle n'avait pas confiance en ce type qui l'accompagnait, ou plutôt, qu'elle avait agressé.

- Non rien.

Alors que Diana reprenait son investigation, elle sentit un coup sur sa tête, puis ce fut le noir complet. A demi-consciente, elle entendait des voix, et sentait qu'on la transportait, pas très confortablement. Elle avait envie de frapper, de hurler, et de sortir son arme, mais elle n'arrivait ni à bouger, ni à parler, bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait mal. Mais c'était supportable, et elle avait connu pire que ça. Quoi que...
En parallèle, elle entendait une voix effrayante ricaner. Un écho résonnait autour d'elle, et elle déduit qu'elle se trouvait dans un endroit vaste, et peu, ou pas meublé.

Putain, mais je suis où là ? Je savais qu'il y avait un truc pas net ici. Pourquoi je suis venue déjà ? Ah oui... Chalabi.

Au même moment, elle se rappela la présence du carnet dans ses vêtements, et espéra que ses ravisseurs ne l'avaient pas trouvé, et ignoraient son existence, même si s'il s'agissait des tueurs de sa cible, ils devaient savoir qu'il avait des renseignements sur certaines choses. Néanmoins, n'en étant pas sûre.... Elle préféra s'écraser et rester discrète, faisant mine d'être inconsciente, bien que son cerveau fonctionne à toute vitesse. L'espionne sentit qu'on la changeait de pièce, et qu'on la ligotait. Tout près d'elle, elle entendait une respiration irrégulière.

- Vlasov ? Est-ce que c'est vous ? Chuchota-t-elle doucement, pour ne pas attirer l'attention de ceux qui l'avaient enfermée là dedans.

Tout s'était passé beaucoup trop vite. Une femme s'était rué sur l'agent russe en lui donnant un puissant coup de pied dans la mâchoire suivi d'une droite dans le ventre. L'agent tomba à terre et tenta de se défendre mais les coups de pied fusaient au fur et à mesure qu'il tentait de se défendre.
Il tomba finalement inconscient malgré la lutte mentale pour rester éveillé. Il essayait de se raccrocher à la réalité mais tout devenait flou et plus distant autour de lui. Il sentait qu'on était en train de le transporter et sentait qu'on les avait embarqué dans un véhicule roulant.
Il sentit les vibrations du moteur mais elles étaient encore tellement éloignées pour lui qu'il n'était pas certain que c'était lui qui était à l'intérieur du véhicule. Il sentit qu'on les transportait encore et qu'on leur coupait tout moyen de fuite. L'esprit de l'agent du SVR se réveilla à ce moment précis. Il devait savoir à tout prix où ils étaient, qui les avait kidnappé et comment s'en tirer.
Sa respiration était irrégulière mais il entendit une voix faible qui ne voulait se faire remarquer que de l'agent dans cet endroit sombre et glauque.

- Vlasov ? Est-ce que c'est vous ?

Il avala sa salive et répondit en chuchotant.

- Oui c'est moi. Vous avez une idée de qui nous a capturé ?

Il faisait attention à ce que sa voix soit le plus bas possible mais que la jeune femme puisse l'entendre quand même. Il serait temps d'allier leurs efforts pour le coup car ils n'avaient plus vraiment le choix en l'état actuel des choses.

Spoiler:

Diana se figea en entendant la porte s’ouvrir à nouveau, toujours incapable d’ouvrir les yeux, encore sonnée par les coups qu’elle avait reçus. Ses bourreaux échangèrent quelques paroles, puis la femme qui venait d’entrer la réveilla définitivement à coup de baffes. Elle avait connu plus agréable comme réveil tout de même ! Mais la jeune femme se doutait que le moment était mal choisi pour se mettre à faire de l’humour. Pour voir à qui elle avait affaire, elle ouvrit les yeux. Malheureusement, l’obscurité ambiante l’empêchait de bien voir quoi que ce soit. Elle voyait simplement un long manteau, sans doute de couleur sombre. La nouvelle arrivante la tira par les cheveux jusqu’à l’asseoir sur une chaise, puis la menotta au dossier. Super. Pour exprimer son désagrément, elle fit un petit « Grmpf » peu audible, avant de se laisser aller sur la chaise, essayant de rendre sa position la plus confortable possible. Elle vit ensuite leur kidnappeuse s’approcher de Vlasov, lui aussi menotté à une chaise, avant de revenir devant eux deux, les regardant à tour de rôle.

- Mes chers amis, vous détenez quelque chose qui m’appartient, et j’aimerais vraiment que vous me le rendiez. Lequel de vous deux a le carnet, hm ?

Heureusement, Vlasov ne savait rien, et Diana ne voulait pas parler. Le silence répondit donc à la question posée, ce qui ne semblait pas ravir la femme. Désespérément, l’espionne tenta de capter le regard de l’autre otage pour le soutenir, et tenter de communiquer quelques indications, mais en vain. La folle qui les retenait ici s’approcha de Vlasov, d’une démarche doucereuse, telle un chasseur s’approchant de sa proie. Comme il ne savait rien, elle sortit une ponceuse de sa mallette et se mit à poncer le bras de l’homme. Le sang giclait partout, et Diana en avait reçu, malgré la distance. Elle fut prise d’un haut le cœur, mais résista à la tentation de vomir, se contentant simplement de détourner le regard du macabre spectacle. Si elle l’avait pu, elle se serait également bouché les oreilles, pour ne plus entendre les hurlements de son voisin de chaise. Mais cela étant impossible, elle serra les dents, et se prépara mentalement à subir la même chose. A ce moment là, la femme se dirigea vers Diana, visiblement énervée de n’avoir rien pu tirer de l’autre. Par déduction, elle savait que c’était elle qui avait le carnet. Cependant, peut-être qu’elle arriverait à lui faire croire à son innocence, quoi qu’il en coûte, et elle resta elle aussi silencieuse face à la question de la folle.

Alors, comme elle s’y attendait, elle subit elle aussi l’épreuve de la ponceuse. Néanmoins, la jeune femme se refusait à hurler, même si elle ne pouvait contenir les larmes sur son visage. Leur bourreau se pencha devant le visage de Diana.

- Ou. Est. Le. Carnet ?

Malgré la douleur, Diana soutint le regard de l’autre, et lui fit un léger sourire contrastant avec les sillons sur son visage, provoqués par les larmes. Elle ouvrit la bouche pour répondre cette fois-ci.

- De. Quoi. Vous. Parlez ? Répondit-elle donc sur le même ton que la folle.

La femme tourna légèrement la tête, ce qui l’exposa à une faible lumière filtrant par une toute petite vitre. Une zone dans le cerveau de Diana s’activa à ce moment là. Elle savait où elle l’avait déjà vu. Au casino. Avec Bond. Et si elle en croyait ce qu’avait dit Mathis, il s’agissait de Dark Hawk. Putain de Dark Hawk ! En voulant coincer un petit con, elle se retrouvait avec un plus gros poisson. Elle fut parcourue par un rire de démente, surprenant la femme en question. En attendant, elle pouvait toujours rêver pour avoir le carnet. S’il l’intéressait, c’est que Chalabi n’était pas si inutile que ça. Et cela valait tous les ponçages du monde.

Makarov sentit que quelqu'un entrait dans la pièce. Il sentit qu'on lui marchait sur le dos. Il poussa un gémissement de douleur en voyant qu'on soulevait la jeune femme pour l'asseoir sur une chaise. Makarov sentit qu'on le soulevait également pour l'asseoir. La mystérieuse femme qui les retenait prisonniers lui passa des menottes pour qu'il ne puisse pas bouger. Elle lui allongea une baffe et il rendit toute la haine qu'il ressentait en un regard de tueur. S'il avait les mains libres, il sauterait au cou de cette femme et serrerait ses doigts jusqu'à ce que le coeur ne batte plus.

- Mes chers amis, vous détenez quelque chose qui m’appartient, et j’aimerais vraiment que vous me le rendiez. Lequel de vous deux a le carnet, hm ?

Makarov demeura silencieux. Il avait subi un entraînement éprouvant durant sa carrière et avait reçu des instructions spéciales si jamais il venait à être torturé. Il aurait pu avoir une capsule de cyanure comme tout agent mais il faisait exprès de la jeter pour ne pas songer un seul instant à se suicider en mission. Elle prit un couteau et déchira le haut du russe au niveau des bras. Elle se tourna vers lui armé d'une ponceuse.

-Dis moi, mon grand, tu sais où est le carnet que je recherche...?

Le russe leva la tête et répondit d'une voix tranchante.

- Je ne sais pas ce que vous cherchez mais même si je le savais, je ne vous aiderais pas garce !

L'horrible femme ne semblait pas satisfaite de la réponse.

-Dans ce cas...hurle.

Elle commença à lui poncer le bras. Il se mit à crier soudainement, il souffrait mais sa rage était de plus en plus forte. Il jeta un bref coup d'oeil sur son bras. Il parvenait à voir ses muscles, elle lui avait arraché la peau. Du sang avait éclaboussé la pièce. Makarov hurlait et il sentait que ses sens étaient en train de s'émousser. Cette sensation étrange lui rappela un souvenir de sa formation.
Des collègue qui avaient été torturés par les Afghans et qui avaient survécu, lui avaient dit que, vers la fin, survient une merveilleuse période de chaude langueur, conduisant à une sorte de crépuscule sexuel, où la douleur se mue en plaisir et où la haine et la crainte qu'inspirent les tortionnaires tournent à la fixation masochiste. C'était une preuve suprême de volonté, d'après ce qu'il avait appris, d'éviter de laisser paraître les symptômes de cette forme d'ivresse. Car, dès que le tortionnaire soupçonne que vous en êtes là, ou bien il vous tue immédiatement, ou bien il vous laisser récupérer suffisamment pour que les nerfs se remettent à fonctionner comme au début. Et alors tout recommence.

Il sentait que cette sensation étrange gagnait son corps tandis que sa tortionnaire versait de l'alcool sur son bras ensanglanté. Il criait de douleur mais il n'y avait pas que ça et l'ennemie ne semblait pas encore s'en douter. Makarov devait tout faire pour dissimuler cet état de plaisir qui pouvait s'aggraver.

-Ca pique, hein ? La douleur est insoutenable, même hurler ne te soulage plus... Tu as envie de crever sur le coup, maintenant, pour être enfin délivré de cet Enfer sur Terre, n'est ce pas ?Dis moi où est le carnet, et cette horrible douleur s'arrêtera. dis le moi MAINTENANT.

Il détourna le regard et sentit subitement un tournevis qu'on plantait profondément dans son bras. De la sueur coulait sur le front de Makarov mais la puissance de son cri avait diminué. Il perdait ses forces mais il n'y avait presque plus de douleur. Elle s'était transformée en quelque-chose de plaisant. Sa tortionnaire se tourna apparemment vers la jeune femme attachée.

Makarov avait du mal à comprendre ce qu'il se passait dans l'état qu'il était. Il vit le monstre utiliser sa ponceuse une nouvelle fois et même si elle ne criait pas, il ressentait la souffrance de la jeune femme.

-Où.Est.Le.Carnet ?

Il entendit la jeune femme répondre au monstre sanguinaire sur ce même ton.

- De. Quoi. Vous. Parlez ?

Makarov retint son rire. La douleur n'importait plus, il était dans l'état le plus étrange qu'il ait jamais vécu. Il tentait de s'empêcher de sourire pour que la tortionnaire ne soupçonne pas que Makarov soit dans cet état spécial unique aux torturés.

Bon. Apparemment, la cinglée n’appréciait pas l’humour du MI6. Du coin de l’œil, Diana vit Vlasov esquisser un sourire en coin. Mieux valait pour lui qu’aucun des tortionnaires ne l’apperçoive. Cependant, Dark Hawk quitta la pièce, demandant à son collègue à ce qu’on les soigne. L’espionne contint difficilement un soupir de découragement. Son accès d’hilarité était passé, et elle était assez sadique pour savoir ce qu’il allait leur arriver. Soigner pour mieux détruire par la suite.
La morphine qu’on lui injecta lui fit un bien fou, ainsi que les bandages qu’on lui appliqua. Profitant de ce repos qu’elle se doutait être de courte durée, elle ferma les yeux, visualisant mentalement les images de ce qu’elle aimait. Les arrestations musclées, la reconnaissance des gens aidés, les voyages, son cousin, qui vivait toujours en France… Alors qu’il les soignait, le « collègue » de la femme au long manteau leur dit tout doucement, comme une confidence.

- Donnez-lui ce qu’elle veut, et vous vivrez....
- Plutôt crever, ouais ! Murmura-t-elle après son départ.

Néanmoins, suite à cette phrase, le doute s’installa dans le cerveau de la belle brune. Et si effectivement elle allait devoir livrer le carnet ? Valait-t-il qu’elle y perde sa vie ? De toute façon, si elle mourrait, ils trouveraient l’objet de toute façon… Elle envisagea donc de donner le carnet de Chalabi à Dark Hawk. Mais cette idée s’envola bien vite lorsqu’elle se rappela qui elle était. Une agent du MI6 tout ce qu’il y a de respectable, (plus ou moins) et une femme de caractère ! Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser marcher dessus. Quelque chose lui revint alors en tête, qui lui permettait d’oublier temporairement la situation dans laquelle elle se trouvait. Attachée à sa chaise, sans pouvoir se retourner, elle profita du fait que l’acolyte de Dark Hawk se soit absenté pour questionner à nouveau ce « Vlasov », qui, bien que dans la même situation qu’elle, ne lui avait toujours pas dit la vérité à son propos. Sa voix s’éleva.

- Dites moi… Vous ne m’avez toujours pas dit qui vous étiez vraiment, monsieur Vlasov. Si toutefois cela est réellement votre nom… Ce dont je doute fortement.

Son collègue de kidnapping lui répondit, puis Diana se laissa aller, la tête en arrière sur sa chaise. Elle ne savait pas combien de temps de répit ils auraient, alors autant mettre du temps à profit pour se reposer et tenter de dormir un minimum.
Son sommeil fut agité, et peuplé de… Noir. Impossible de se rappeler de son rêve, si ce n’est que c’était quelque chose de très oppressant. Ce fut l’entrée de la folle dans la pièce qui la réveilla, la laissant incapable de se rappeler de son rêve, sachant seulement qu’elle ne s’y sentait pas bien. La jeune femme se remit droite sur sa chaise, regardant fièrement droit devant elle. La douleur des tortures précédentes était toujours là, mais moins forte qu’auparavant. Elle sut néanmoins que cela ne durerait pas. Dark Hawk se tenait face à eux, outils en main. Elle commença par Diana. Celle-ci eut un mouvement de recul en voyant la femme s’approcher d’elle, dague à la main. Puis, dans un sursaut d’héroïsme, elle tendit la joue.

- Allez-y. Heureuse que la torture vous fasse plaisir, mais sachez que vous n’obtiendrez rien de nous, puisque nous ignorons ce que vous cherchez. Si vous avez perdu votre journal intime, ce n’est pas notre problème.

L’ironie perçait dans sa voix, pour contenir sa peur profonde. La folle ne se fit pas prier pour commencer à mutiler la jolie brune. Avec un rire sadique, elle alluma la ponceuse, enleva le bandage au bras de l’espionne, et se remit à poncer la chair déjà à vif.

Stupides psychopathes !

Fermant les yeux, elle s’isola dans un autre monde, chantonnant quelques paroles, ne pensant plus à ce qu’on lui faisait subir, bien que le ressentant largement physiquement.

- I am a nation, a worker of pride, my debt to the status quo, the scars on my hands, and the means to an end, is all that I have to show…

La nuit se poursuivit ainsi, Dark Hawk passant habilement de Vlasov à Diana, mêlant quelques cris de souffrance à des paroles de chansons.

Le regard de leur tortionnaire ne trompait pas. Elle s'était rendue compte qu'elle n'avait pas à faire à des petits faibles qui ne se sont jamais fait torturer de leur vie. Makarov a été élevé dans le confort puis mis à l'épreuve dans le froid et la douleur par le KGB même. Il travaillait maintenant pour le SVR depuis que l'Union Soviétique n'existait plus mais il s'agissait toujours de la Russie, de la Rodina.

-Face, va soigner leurs blessures et file leur de la morphine. Je vais les avoir à l'usure, j'y suis allé trop fort pour une première séance...

Makarov remarqua les échanges de billets, ces rats étaient en train de parier sur leur résistance à la torture. Ils allaient sûrement être très déçu, enfin il l'espérait. Après cet accès de chaude langueur, Makarov avait repris ses esprits et c'était maintenant l'agent du SVR qui analysait la situation. Un homme mystérieux les soigna et lâcha quelques mots.

-Donnez-lui ce qu'elle veut, et vous vivrez...

Makarov serait prêt à mourir pour sa cause. Il ne laisserait pas gagner une psychopathe, il était temps d'établir une barrière mentale face à la torture. Il allait souffrir, oh oui, mais il ne lâcherait rien. Il sentait que son corps était engourdi sous les effets de la morphine et que la sueur coulait sur son front. Il observait en attendant le moment rêvé pour s'en sortir.

- Dites moi… Vous ne m’avez toujours pas dit qui vous étiez vraiment, monsieur Vlasov. Si toutefois cela est réellement votre nom… Ce dont je doute fortement.

Makarov regarda la jeune femme brune. Elle semblait avoir du ressort pour résister à la torture ainsi.

- Mon nom ne vous aidera pas beaucoup et ne servira à rien ici mais je peux au moins vous dire que je suis du SVR. Vous travaillez pour qui vous ? Ne me faites pas croire qu'une civile sait aussi bien se battre et résister à la torture.

Il attendit une réponse puis tenta de laisser son esprit se reposer un peu. Ils ne pouvaient pas bouger pour le moment, il fallait attendre une occasion même s'ils allaient devoir encore endurer la torture pour s'en sortir. Le repos ne serait sûrement pas long.
Dark Hawk était de retour dans la pièce, elle avait préparé d'autres outils et s'apprêtait à s'occuper de la jeune femme. Makarov fixait la silhouette sombre de la tueuse. En écoutant sa voix dure et sévère, il avait réussi à déceler un petit accent italien. Aurait-elle eu un lien avec la Mafia ou encore la Cosa Nostra ?
Alors que la tueuse s'approchait de sa compagne d'infortune, la jeune femme se mit à tendre la joue et à provoquer la tortionnaire.

- Allez-y. Heureuse que la torture vous fasse plaisir, mais sachez que vous n’obtiendrez rien de nous, puisque nous ignorons ce que vous cherchez. Si vous avez perdu votre journal intime, ce n’est pas notre problème.

La tueuse ne se fit pas prier. Elle la tortura à l'aide d'une dague puis revint à la ponceuse. Elle revint également s'occuper de Makarov qui serra les dents pour résister à la douleur. La tueuse alternait entre les deux et semblait prendre plaisir à la voir souffrir.

- I am a nation, a worker of pride, my debt to the status quo, the scars on my hands, and the means to an end, is all that I have to show…

Makarov discerna les paroles de la femme et comprit qu'elle s'occupait l'esprit pour ne pas penser à la torture. L'idée était géniale et Dark Hawk n'aimerait sûrement pas ça et s'arrêterait pour le moment.

- Slavsia, Otietchestvo nache svobodnoïe, Bratskikh narodov soïouz vekovoï, Predkami dannaïa moudrost' narodnaïa! Slavsia, strana! My gordimsia toboï!

Il mettait toute la force de sa voix pour chanter l'hymne de son pays. L'un des plus beaux de la planète selon lui.

Dark Hawk s'en alla dans le mélange de cris de douleur et de paroles de chansons désordonnées. Ils se firent encore soigner par l'imposant sous-fifre puis furent enfermés dans la pièce. Makarov sentit dans son dos que la corde qui l'attachait était un peu moins serrée, il avait du mou. C'était sûrement à cause du mouvement pendant la séance de torture, la corde a dû se dé serrer. Ivan allait devoir être prudent car un mouvement trop brusque pouvait resserrer l'étreinte de la corde. Il allait devoir s'extirper doucement et prudemment. Il remonta doucement sa main droite et sentit que sa main passait de justesse. En quelques secondes, sa main droite fut libérée. Il dénoua le noeud et se libéra finalement les deux mains. Le reste était facile à enlever quand on avait les mains libres. Il se mit à parler à voix basse et s'approcha de la jeune femme brune.

- J'ai réussi à me détacher. Je m'occupe de vous tout de suite, ne vous remuez pas sinon la corde sera beaucoup trop difficile à enlever surtout que je n'ai pas de lame à portée de main.

Il arriva derrière et commença à faire en sorte que la jeune femme puisse libérer ses mains en affaiblissant l'étreinte des cordes du mieux qu'il pouvait. La corde était devenue plus légère et la pression sur les poignets de la jeune femme se relâchait.

- Vous pouvez vous lever ? Il va falloir qu'on trouve un moyen de sortir.

Makarov étudiait la salle en vue d'une sortie. Il fallait faire vite avant que l'autre tarée ne revienne. Ils allaient devoir s'entraider.

Alors qu'elle chantait, Diana entendit une autre voix s'élever à côté d'elle, la surprenant un peu. La surprise se mua en agaçement horrifié lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un chant russe. Oh pitié... Il y avait des chances que cela soit pire que les tortures de Hawk. Agacée, elle s'arrêta de chantonner, et lança un regard courroucé au russe. Au final, la cinglée partit de la pièce, au plus grand bonheur de l'espionne, puisque Vlasov s'arrêta de chanter dès qu'elle eut fermé la porte. Il trafiqua quelque chose derrière son dos et subitement, il réussit à se libérer. Immédiatement, Diana regretta de l'avoir maudit d'après son chant. Il vint heureusement la libérer.


- Merci... Oui. Moi aussi j'ai quelques secrets. Puisque vous semblez être honnête et qu'il semblerait que nous soyons dans une galère non négligeable, je peux vous dire que je fais partie du MI6. Cependant, je ne crois pas que la résistance à la torture aie un quelquonque rapport avec l'appartenance à une organisation.
- Vous pouvez vous lever ? Il va falloir qu'on trouve un moyen de sortir.

Pour toute réponse, elle se redressa, s'appuyant légèrement sur le dossier de la chaise et réussit à se lever sans tomber. Ouais... Elle fit deux pas, et trébucha contre du grillage, ce qui eut pour effet de rouvrir l’une de ses plaies au bras. Pestant contre le débile heureux qui avait eu le malheur d’inventer le concept de « grillage », elle s’assit par terre et arracha un morceau de son pantalon pour en faire un bandage au niveau de son biceps, qu’elle dut serrer avec les dents. Lorsqu’elle leva les yeux, Vlasov la regardait. Elle aussi le fixa un bon moment.

- Quoi ?

Le russe ne répondit pas, et Diana ne chercha plus à savoir quoi que ce soit sur qui que ce soit, préférant se relever doucement. Maintenant, il ne restait plus qu'à trouver un moyen de sortir, comme le disait très justement son camarade d'infortune. Elle regarda autour d’elle, espérant trouver une issue autre que la porte, mais de toute évidence, ils seraient obligés de passer par cette porte, puisque le reste de la pièce était composé de murs en béton, apparemment plus que très solides. Ils n’arriveraient sans doute pas à les détruire sans explosifs. Or, il n’y avait rien d’explosifs dans les environs.


- Il faudrait qu'on trouve une arme. Ils sont toujours dans le bâtiment, elle et ses sbires, je suppose.

Aussitôt ceci dit, bien que ce ne soit pas très juste grammaticalement parlant, elle se mit à la recherche de quelque chose qui puisse au minimum assommer leurs adversaires, si ce n'est les tuer. Malheureusement, elle ne trouva pas grand-chose, et, dépitée, elle se rassit sur la chaise. C'est cet élément qui lui fit apparaître une petite ampoule au dessus de la tête, comme dans l'un des dessins animés de son enfance.

- Mais oui ! Quelle idiote ! La chaise !

Ce n'était pas la plus glorieuse des armes, mais mieux valait cela que de se pointer dans le reste du bâtiment, sans arme, et aussi affaiblis qu'ils l'étaient. Et puis, si elle arrivait à arracher des morceaux du grillage contre lequel elle s’était blessée quelques minutes auparavant, et qu’elle les enroulait autour de la chaise, ce serait sans doute encore plus efficace.

Le sourire qu’elle arborait à cette idée s’effaça cependant bien vite. Certes, elle venait de trouver une idée d’arme potentielle mais… Déjà fallait-il trouver le moyen d’ouvrir la porte qui les retenait prisonnier. Leur bourreau n’avait sans doute pas été assez stupide ou assez sûre d’elle pour leur laisser la porte ouverte, si ?


- T'en penses quoi ? Demanda-t-elle à Vlasov.