Le regard fixé sur l’écran de son ordinateur tandis qu’il pianotait sur le clavier à une vitesse improbable, une tasse de thé refroidissant à ses côtés, Nathaniel pinça légèrement ses lèvres, signe manifeste de sa concentration pour quiconque le connaissant assez (et présentement, le nombre de personnes pouvant prétendre en faire partie avoisinait les zéro). Sur le verre de ses lunettes se reflétait une série complexe de chiffres qui défilaient à un rythme régulier sur l’écran et ses mains couraient sur les touches avec habileté. Il travaillait depuis plusieurs heures sans interruption, et à en juger les cernes qui commençaient à se dessiner sous ses yeux, il n’avait pas eu de vraie nuit de sommeil depuis plusieurs jours déjà.

De temps en temps, il relevait les yeux de son écran juste assez pour lire l’heure affichée en chiffres digitaux sur l’horloge murale placée face à lui avant de revenir aussitôt à sa séquence de codes. Le Major Boothroyd, sous la supervision duquel il travaillait depuis qu’il avait rejoint la section Q, lui avait demandé de le rejoindre dans son laboratoire avant la fin de l’heure. Il ne savait pas bien ce que ce dernier lui voulait, mais il était curieux, et ne prendrait de toute façon pas le risque d’arriver en retard. Pas question de le décevoir.

Nathaniel n’était pas dupe, le Quatermaster approchait de sa retraite et lui avait laissé sous-entendre à plus d’une reprise qu’il cherchait un successeur : le fait qu’il l’ait choisi pour apprenti n’était sûrement pas une coïncidence, non plus que le fait qu’il avait été introduit à Bond en tant que « Q », en dépit du fait qu’il n’avait pas encore réellement pris la relève. Et il aurait menti s’il avait prétendu ne pas être intéressé à l’idée de faire ses preuves dans la section. Il ne convoitait pas vraiment le poste du major au sens où prendre sa place ne lui aurait pas traversé l'esprit de lui-même (d'autant qu’il le regretterait sincèrement le jour où il quitterait le MI6), mais clairement, il se sentait plus à l’aise dans la section Q qu’en tant que simple ingénieur systèmes et réseaux, poste pour lequel il était largement surqualifié, considérant ses compétences en informatiques. Mais s’il ne lui était pas venu à l’idée de se plaindre, c’était aussi parce qu’il savait qu’il aurait été absurde de penser qu’il aurait pu démarrer avec un poste plus important dans les services secrets. Oui, il avait un CV intéressant, mais cela en disait en vérité bien peu sur lui, il en avait conscience, et les places au MI6 ne se donnaient pas à la légère, il fallait mériter la sienne, s’en montrer digne. Une bonne chose, qu’il ait toujours aimé les challenges. A vrai dire, il avait démarré dans la vie avec autant d’ambition qu’on peut en avoir lorsqu’on sort de l’université d’Oxford diplômé de deux doctorats et que l’avenir nous fait miroiter toutes sortes de promesses alléchantes, mais à présent, il se disait que faire quelque chose qui lui plaisait était bien suffisant. Au fond, qu’importaient la gloire et le prestige : choisir était déjà un luxe que de moins en moins de gens pouvaient s’offrir. Et si au passage, il pouvait se montrer utile à son pays et servir la Couronne, et bien, c’était beaucoup plus qu’il ne pouvait en demander.

Il remonta ses lunettes sur son nez d’un geste machinal, et fit une pause juste assez longue pour amener sa tasse à ses lèvres et prendre une gorgée de son contenu avant de la reposer avec une légère grimace. Il considérait peu de choses aussi sacrilèges que le fait de boire son Earl Grey froid, et malheureusement, cela lui arrivait plus souvent qu’il ne l’aurait souhaité, se trouvant fréquemment trop absorbé par ce qu’il faisait pour avoir encore conscience de ce qui se passait autour de lui. Difficile de prendre les choses à la légère lorsque des vies étaient en jeu, et même si ce n’était pas toujours le cas, il prenait son travail à cœur.

« Je te tiens enfin, » marmonna-t-il soudain pour lui-même d’un air victorieux.

Il se recula sur sa chaise avec un sourire de satisfaction évident tandis que la barre de transfert sur l’écran indiquait qu’il était enfin venu à bout de la série de codes de sécurité qu’il tentait de décrypter depuis plusieurs heures, et avec un geste triomphant, il retira la clé USB dérobée par l’un de leurs agents après avoir envoyé le contenu des fichiers à M. Il étouffa un bâillement, abaissa l’écran de son ordinateur portable pour le refermer d’un geste souple, puis se dirigea calmement vers le laboratoire de son mentor, non sans avoir au préalable réchauffé et reprit sa tasse de thé avec lui - il méritait bien ça, après tout. Un coup d’œil en direction de l’heure lui confirma qu’il était parfaitement ponctuel et il entra quelques instants plus tard dans le laboratoire de Q d’un air nonchalant. Se faisant, il découvrit qu’à ses côtés se trouvait une jeune femme aux traits asiatiques qu'il ne connaissait pas et avec laquelle il semblait être en pleine discussion. Il ne s’était pas vraiment préparé à ce que le major ne soit pas seul, mais cela ne fut pas vraiment une grande surprise non plus ; il s’était attendu à ce que ce moment arrive depuis déjà plusieurs jours.

Sa mutation était encore relativement récente, tant et si bien qu’il ne connaissait pas vraiment encore une bonne partie de ses collègues, et n’avait même jamais rencontré la moitié d’entre eux. Who faisait partie de ceux-là, encore que son nom était naturellement arrivé à ses oreilles, étant, de ce qu’il en avait compris, le bras droit du major, ou en tout cas, son assistante. Qu’il la rencontre n’avait été qu’une question de temps et il était logique que ce dernier souhaitât faire les introductions entre eux.
Il se racla discrètement la gorge pour annoncer son arrivée, et se tenant droit et silencieux, attendit poliment et silencieusement que la raison de sa venue lui soit explicitée à haute voix.

Il avait entendu parler de l’assistante de Q à plus d’une reprise et malgré tout, il ne s’était à aucun moment attendu à… ça. Il ne doutait pas de son efficacité, ni de ses compétences, mais s’il avait été suffisamment stupide pour juger les gens sur leur apparences (ce qu’il n’était pas, dieu merci), le froid regard qu’elle lui jeta en le voyant arriver lui aurait probablement laissé penser qu’elle avait plus sa place dans le QG d’une quelconque terroriste plutôt qu’au siège du MI6.
Il ne cilla cependant pas, et répondit à son « bonjour » par un petit hochement de tête en guise de révérence. Ce n’était après tout pas la première fois (et probablement pas la dernière non plus) qu’il était reçu avec réserves par d’autres membres du MI6 ; les réactions avaient variées de méfiantes à ennuyées en passant par franchement perplexes. Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Mais s’ils avaient été nombreux à afficher leur scepticisme, ils n’avaient fait qu’aiguiser son désir de leur prouver de quoi il était capable. Ils le jugeaient à cause de son âge (et maudite soit son apparence juvénile qui le rajeunissait plus que nécessaire) et il avait hâte de leur prouver que jeunesse et inexpérience ne rimaient pas forcément ensemble. Quatre ans plus tôt, il avait pour la première fois piraté un satellite militaire, une opération qui avait été bien plus facile à exécuter qu’elle n’aurait dû l’être : c’était peut-être impressionnant sur le papier, mais concrètement, quiconque possédant un ordinateur, une parabole, un décodeur satellite et de solides connaissances dans le domaine pouvait y parvenir. Les données étaient bien sûr chiffrées, mais là encore, rien de très extravagant, il était prêt à parier que n’importe qui aurait pu y parvenir avec un peu de volonté (peut-être pas aussi rapidement que lui, cela dit). Et il n’était justement pas n’importe qui.

Ce qui jouait contre lui, c’était que peut-être plus que quiconque dans les services secrets, il avait la vie de ses collègues entre ses mains. Un mauvais clic, et tout pouvait être révélé au grand public. Toute leur vie, leur identité, leurs adresses, celle de leur entourage. Bien sûr, ce n’était qu’une image, il fallait bien plus qu’un clic pour accéder aux fichiers top secrets du MI6, car toutes ces informations étaient mieux gardées que les joyaux de la Couronne. Mais il n’empêchait qu’il avait le pouvoir de pirater leurs serveurs et d’en faire ce que bon lui semblait, y compris vendre les informations qu’ils comprenaient au plus offrant. Il n’y avait pas plus éloigné de ses intentions, mais bien évidemment, ses collègues l’ignoraient. Pour eux, il n’était probablement qu’un fils à maman à qui on avait confié des responsabilités trop importantes et qui risquait à tout moment de gaffer. Il fallait admettre que Silva ne l’avait pas forcément présenté sous son meilleur jour - il avait fait l’erreur de sous-estimer son ennemi, il ne le referait pas.

Le major reprit la parole en s’adressant à Who et Nathaniel assista à l’échange avec un mélange grandissant d’incrédulité et de fébrilité, même si son expression conserva son habituelle impassibilité. Il avait l’étrange sentiment d’assister à la scène derrière un de ces miroirs sans tain utilisés dans les interrogatoires, et en l’occurrence, il devait se situer du côté opaque pour Q et Who, car une fois présenté, il avait semblé ne plus exister à leurs yeux – et tout particulièrement ceux de la jeune femme. Entendre parler de lui ainsi alors qu’il était juste à côté d’eux était déstabilisant, mais il ne les interrompit pas une seule fois, pas même lorsque la jeune asiatique le détailla de bas en haut d’un air d’abord consterné puis franchement furieux en apprenant qu’il allait être le nouveau Q. En revanche, sa prise sur sa tasse se referma un peu plus lorsqu’elle évoqua la possibilité de l’ébouillanter avec son thé. Il ne savait pas bien ce qu’il avait fait pour mériter ainsi son mécontentement, mais visiblement elle ne le portait pas dans son cœur et ça allait bien au-delà d’une histoire d’âge et d’apparence.

En dépit de son attitude menaçante, le vieil homme semblait se faire respecter d’elle avec aisance et Nathaniel envia la facilité avec laquelle il y parvenait. Il était dans le service depuis des années, il n’avait plus à faire ses preuves, il possédait la reconnaissance et le respect de sa fonction qu’il avait probablement lui aussi bâti petit à petit et qu’il allait, à son tour, devoir se créer en partant de rien. Ce n’était que justice, mais Nathaniel avait le sentiment de partir avec un handicap légèrement plus conséquent quand même.

Il suivit le vieil homme sans un mot hors de la pièce, sa tasse de thé toujours dans la main, l’autre négligemment glissée dans sa poche.

« Hawking... je vous présente votre future assistante... Venez avec moi, on va sortir de cette pièce le temps qu'elle se calme... »

Il confirma ainsi ses craintes – le jeune homme n’avait rien contre elle, mais en partant sur de telles bases, leur partenariat s’annonçait plutôt… difficile. Il espéra que c’était voué à changer.

« Comme vous avez pu le remarquer elle est... très souvent énervée... aussi je vous conseille de toujours avoir une boîte de calmants sur vous et quelque pour vous défendre le temps qu'elle s'habitue à vous. Quand l'envie de vous assassiner lui sera passée, vous n'aurez plus qu'à vous inquiéter pour les agents 00 s'ils ne ramènent pas leurs gadgets intacts... aidez-la au besoin... »

Il se demanda pendant quelques minutes si Q était sérieux. Il semblait l’être, en tout cas. Il arqua un sourcil perplexe, mais se retint de dire quoi que soit. Il avait du mal à croire ce qui était en train de se passer. A en croire le major, la jeune femme avait régulièrement des pulsions meurtrières qu’il lui faudrait maîtriser. C’était surréaliste, au sein du MI6. Avec tous les tests qu’ils faisaient passer à leurs employés en devenir – et particulièrement les tests psychologiques (il s’en souvenait bien, cela ne remontait pas à si longtemps pour lui), il avait du mal à croire que son QG abritait une femme au tempérament si impulsif. Mais une fois de plus, il se retint de tout jugement trop hâtif. Si elle était là, ce n’était sûrement pas pour rien, et puis bon nombre de leurs agents ne manquaient pas non plus de… caractère. A commencer par Bond. Il n’était pas certain que cela soit vraiment supposé être une pensée rassurante, mais il se sentit un peu mieux à cette idée.

« …d’accord », murmura-t-il enfin avec hésitation, comme incertain quant à la réaction appropriée.

Son tuteur avait tout intérêt à ne pas se tromper, car il savait très bien que dans un combat contre la jeune femme, il n’avait aucune chance. Les quelques bases d’auto-défense qu’on lui avait inculqué ne lui sauveraient certainement pas la vie, d’autant que sa corpulence assez frêle et son manque d’exercice physique en faisait une cible idéale. Bien sûr, il restait toujours ses gadgets, mais ils n’étaient pas conçus pour être utilisés par lui, et surtout, la plupart étaient encore en cours de test, ce qui signifiait qu’ils pouvaient très bien se retourner contre lui, et c’était bien la dernière chose qu’il puisse souhaiter.

Il but une grande gorgée de son thé – parce que c’était la réponse anglaise à toute situation inédite ou… à toute situation, en fait. Puis après quelques secondes, en observant la porte comme s’il pouvait voir à travers, il reprit la parole :

« Vous êtes sûr que ça lui passera ? Les statistiques indiquent que le pourcentage de pertes parmi les employés du MI6 est en baisse significative cette année, j’aimerais autant ne pas faire mentir des résultats aussi positifs. »

Il avait énoncé cela d’une voix tranquille qui ne trahissait nullement la légère anxiété qu’il pouvait ressentir, et on pouvait même deviner l’ombre d’un sourire tapi derrière ses paroles. Il était à présent partagé entre amusement et perplexité. Au fond, si Who était trop tempétueuse, ils se compléteraient parfaitement, puisqu’il était l’incarnation même du flegme britannique.
Pourvu qu’elle le laisse vivre assez longtemps pour cela.

Rassuré lorsque le major lui confirma qu’il ne fallait pas (trop) se fier aux menaces de la jeune femme, Nathaniel hocha la tête d’un air entendu. Il y avait peu de chances pour qu’il détruise un quelconque gadget, il pestait lui-même assez lorsqu’ils ne revenaient pas intacts dans leur département (et lorsqu’ils revenaient, c’était pourtant déjà un miracle en soit). De plus, il était plutôt habile de ses mains et ne se montrait que très rarement maladroit ; les risques qu’il encourait de ce côté-là étaient donc, fort heureusement, minimes.

Il supposa que l’attitude menaçante de la jeune femme devait en quelque sorte faire partie de son personnage, et qu’il ne devait pas trop s’y fier, même s’il croyait volontiers le vieil homme lorsqu’il lui disait qu’elle pouvait se montrer réellement dangereuse.
Leur relation était d’ailleurs étrange à observer, et Nathaniel soupçonna que le passé de Who devait en partie expliquer son comportement aussi bien que son lien avec le major. Après tout, elle l’appelait « papa », alors qu’il était évident qu’il n’y avait aucune affiliation entre eux, d’autant que le major aurait plus eu l’âge d’être son grand-père que son père. Il lui suffirait de quelques clics pour connaître le passé de la jeune demoiselle, mais il décida qu’il valait mieux ne rien faire de tel. C’était contraire à son éthique professionnelle (il n’aurait pas apprécié qu’on en fasse de même pour lui) et puis cela faisait partie de ce qu’ils étaient, dans la division Q. De simples pseudonymes. Leur passé n’y avait pas d’importance, leur identité était un mystère, seul importait leur travail. C’était valable pour elle plus qu’aucun autre peut-être. Après tout, elle se faisait appeler « Who ».

Une fois de plus, il assista calmement à leur échange tandis que cette dernière tenait tête à son père de substitution, lançant de temps à autre un regard assassin en sa direction tout en continuant à laisser planer quelques menaces sur sa tête, laissant entendre qu’elle pourrait glisser des ingrédients plus ou moins inoffensifs dans son thé.
Nathaniel baissa presque machinalement les yeux en direction de sa tasse. Une bonne chose qu’il amène son propre thé – hors de question de boire cette mixture infâme en sachet dont ses collègues se contentaient en prenant des marques de supermarché, probablement ramenées du Tesco le plus proche. Il faisait importer son Earl Grey directement de Chine et n’acceptait rien de moins que la meilleure qualité, quitte à y mettre le prix. L’influence de ses grands-parents avait été trop lointaine pour réellement lui donner le goût du luxe, mais son amour du thé le rendait intransigeant sur la question et ils avaient bien entendu encouragé son goût développé pour la boisson chaude préférée des anglais. Cependant, cela ne l’empêcherait probablement pas de garder un œil sur sa tasse à tout moment – on n’était jamais trop prudent, surtout qu’il était aisé de profiter d’un de ses moments d’intense concentration où le monde se résumait pour lui à quelques lignes de code et où le contenu de son mug Scrabble serait bien la dernière de ses préoccupations.
Des laxatifs seraient au moins inoffensifs, mais cela ne rendrait pas l’expérience plus agréable pour autant, au contraire. Son regard se durcit légèrement, et il releva légèrement le menton, dans une attitude de défi farouche peut-être puérile, mais, lui semblait-il, justifiée. Une simple façon de faire comprendre à la jolie brune que s’il se montrerait parfaitement respectueux envers elle tant qu’elle en ferait de même, toute tentative d’humiliation ne se ferait pas sans réponse de sa part, et il pouvait se montrer lui aussi très créatif dans le domaine. Il espéra simplement qu’ils n’en viendraient pas là, quitte à ce qu’ils s’ignorent s’ils ne pouvaient pas faire autrement. Les querelles, ce n’était pas vraiment son fort, et il détestait ça, ce qui expliquait que déjà enfant il avait plus été rat de bibliothèque que du genre à traîner dehors avec des camarades. Les choses n’avaient pas vraiment changées depuis. L’être humain était une créature si complexe, si instable, alors que l’informatique, les mathématiques, étaient des choses simples, logiques, qui ne mentaient pas. Nul doute qu’il préférait la compagnie des machines à celle des hommes.

« Bonne chance ! Des questions ? »

La formulation était révélatrice et Nathaniel se dit qu’en effet, il aurait besoin d’un peu de chance. Tout en surveillant du regard Who qui s’éloignait, il réfléchit rapidement avant de répondre en reposant son regard sur le vieil homme :

« Non, je pense que c’est parfaitement clair. »

Il remonta ses lunettes sur son nez dans un geste tellement automatique qu’il n’avait même pas à y penser avant d’ajouter, sur un ton plus bas mais pas moins sincère :

« Merci pour tout ce que vous avez fait. »

Il ne détailla pas toutes ces raisons, mais ils les connaissaient tous deux : sans le major, il ne se serait pas retrouvé dans la branche Q, ou cela serait venu bien plus tard. C’était lui qui l’avait repéré, et lui qui l’avait proposé comme potentiel successeur. Il lui devait beaucoup, il en avait conscience, et le remercier lui semblait la moindre des choses.