- Merci madame Hunter, si j'ai d'autres question je vous contacterais. Au revoir.


La réponse n'était pas satisfaisante pour Bill Tanner. Une bombe explose dans le Deutsche Opera de Berlin. Tanner se massa les paupières et regarda l'édifice endommagé qui se tenait non loin d'eux. L'interrogatoire de Nicole Hunter n'avait pas permis de savoir grand-chose mais d'après les informations fournies, elle avait un carnet d'adresses assez intéressant. Un outil très utile entre des mains expérimentées comme celles du MI6.
Tanner chercha un endroit où il ne pourrait pas être écouté et sortit son portable.

- Mettez moi M en ligne.

Quelques secondes plus tard, une voix légèrement déformée et paraissant plus jeune s'exprima.

- Alors que pensez-vous de ce qu'il s'est passé à l'opéra de Berlin ?

Tanner reconnut manière de parler malgré cette déformation de la voix.

- Je pense que c'était un règlement de comptes. Je vous mise que c'est ça si on n'a aucune revendications dans les 48 heures qui vont venir. Une cible aussi voyante ne se détruit pas comme ça en un claquement de doigt, notre ennemi doit être culotté et sûr de lui pour agir ainsi.

Tanner pensait juste. Seuls des gens très forts dans ce domaine pouvaient faire sauter l'opéra juste pour tuer une cible et effacer les traces.

- Ce raisonnement est intéressant mais gênant. Je ne connais aucun terroriste capable d'agir à Berlin avec autant de moyens. Pas d'organisation connue en tout cas. Fouillez dans le carnet d'adresses de Nicole Hunter, il est possible qu'une piste se dévoile à nous ainsi.

Tanner éteignit son téléphone et regarda sa montre. Il se faisait tard et il serait mieux  de continuer l'enquête demain. Il aurait sûrement besoin de sommeil. Son téléphone sonna soudainement. C'était encore M.

- Rentrez à Londres dès que vous pourrez. Je prends la suite en charge et je met des agents sur le terrain.

Bill Tanner n'eut pas le temps d'approuver. M semblait décidé et sûr de lui. Autant le laisser faire, il savait que M connaissait bien Berlin pour y avoir accompli une de ses missions les plus périlleuses.









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Elle jouait un jeu habile et des plus malins. A ce point de la discussion, il était devenu quasiment impossible d'obtenir un nom. Il n'avait qu'une mince piste et même s'il n'y avait que 5% de chances que cette piste soit concluante, il fallait enquêter. M regardait l'écran partagé que Tanner faisait apparaître sur l'écran de télévision.
Tanner faisait des recherches dans la base de données pour savoir qui était le patron de Nicole Hunter. Cela leur donnerait peut-être une véritable piste.

- Qui est votre patron ?

M ne laissa rien transparaître de suspect dans sa voix. Il se donnait juste un ton encore plus bourru que d'habitude. Il donnait l'impression d'un ancien ripoux, un vieux de la vieille, un flic à l'ancienne...
Avant que la réponse ne vienne, Tanner afficha la photographie d'un certain Pomerov dirigeant une grande entreprise. M connaissait ce nom, cet homme dirigeait Pomerov Industries.
Est-ce que l'entreprise était liée à cette affaire ? Nicole Hunter était-elle visée ?

- Si c'est vous qu'ils visaient, vous avez dû vous faire des ennemis puissants. Un ennemi anodin ne se serait sûrement pas donné tant de mal pour vous tuer, vous ne pensez pas ?

M n'avait pas répondu à la question sur son patron car il ne fallait surtout pas donner plus d'informations que nécessaires à quelqu'un qui n'était pas encore vraiment digne de confiance. Mais qu'est-ce que c'était que la confiance dans ce métier ? Cela ne pesait plus très lourd dans la balance en fait, c'est bien dommage.

- Vous êtes bien curieux monsieur Miller, je n'aime pas parler au téléphone, et j'aimerai bien vous rencontrer je serais plus en confiance ! Disons, demain matin dans ma boutique à Monaco ça vous va ?


- Cela me va. A demain.


Il raccrocha et regarda sa montre. Il pourrait toujours choper un train pour Monaco dans la journée. Il serait au moins sur place pour étudier le terrain. Il prit son manteau, remplit sa mallette de tout le nécessaire et prit la route de la gare de Reims. Il arriverait à Monaco dans la soirée mais au moins, il pourrait examiner le terrain. Il jeta un dernier coup d’œil à sa carte d'Interpol au nom de Charles Miller. Il avait fallu cultiver un petit accent irlandais pour rendre ce rôle parfait mais ce n'était rien.

Dans le train, il regarda le paysage de Reims disparaître. Il était sur la route de la principauté de Monaco.